Le Vert d’Orezza est un métagabbro à SMARAGDITE
Smaragdite vient du latin smaragdus, qui signifie émeraude.
Le gisement se trouve dans la vallée d’Orezza, en Haute Corse.
La smaragdite est une variété d’Actinote (silicate ferro-magnésien du groupe des amphiboles calciques).
C’est un gabbro à pyroxène (famille des Omphacites), de couleur vert à vert émeraude mélangée à du gris bleuté.
Cette couleur très caractéristique est dûe aux minéraux qui entrent dans sa composition, à savoir :
-Titanite, groupe des silicates, sous groupe des nesosubsilicates issu de roches magmatiques métamorphiques, couleur verte
-Lawsonite, groupe des silicates, sous groupe des sorosilicates, roches metamorphiques, couleur bleuâtre à rosâtre, voire jaunâtre
-Pumpellyite, groupe des silicates, sous groupe des sorosilicates, bleu vert à vert olive.
D’après le minéralogiste allemand Abraham Gottlob Werner (1749-1817), la smaragdite est un mélange de Felsite, roche volcanique à grain très fin, et un feldspath compact avec Actinote.
Synonymes :
- Verde d’Orezza
- Gabbro à smaragdite
- Gabbro euphotide à smaragdite (la « pierre d’émeraude »)
- Verde di Corsica
- Verde antico di Orezza
- Corsilite (Petralogy. A treatise on rocks, V2. John Pinkerton, 1811)
Formule chimique : Ca2(Mg,Fe2+)5Si8O22(OH)2
Strunz Nr : 8/F.01-100
Classe des silicates
Sous-classe des pyroxènes
Groupe des Amphiboles
Sous-groupe des clinopyroxènes
Série : Clinoenstatite-Kosmochlore
Sysyème : Cristallin monoclinique
Dureté : 6,5
Densité : 3,25
Couleur : vert herbe à vert émeraude, gris bleuté
Eclat : vitreux
Ref: Collection minéralogique Don Giovanni Zingo
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L’actinote est un produit de métamorphisme dans les roches intrusives fémiques, comme les gabbros, mais en tant que minéral secondaire, dérivé de l'altération de pyroxènes préexistants. C'est le cas de la smaragdite, dérivée de l'altération de l'augite (diallage).
Lame d'Actinote Mogok,Birmanie ______________________________________________________
Photo: Collezione di Marmi Antichi (Italie)
Nome: Diaspro verde di Corsica o Plasma di smeraldo
Provenienza: Corsica
N° d'inventario : 7039
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« On peut dire qu’en général l’euphotide ou gabbro est un mélange de diallage (smaragdite), de jade (saussurite, feldspath tenace) et de feldspath lamelleux. Quelquefois (Bergen, en Norvège) le jade manque entièrement ; mais dans le Verde di Corsica (Stazzona, au Nord de Corte et S.Pietro di Rostino dans l’île de Corse) l’euphotide n’est qu’un mélange de jade voisin du feldspath compacte, et de diallage verte sans feldspath lamelleux. »
Alexander von Humboldt.
Essai géognostique sur le gisement des roches dans les deux hémisphères. 1823 ______________________________________________________________
« EUPHOTIDE (vulg. verde di corsica). Le diallage est la seule partie constituante essentielle de cette roche. Elle s’y trouve en cristaux nombreux, disséminés dans une base de jade ou de pétrosilex, ou unie à des cristaux de feldspath. Ces trois dernières substances sont donc parties constituantes accessoires, le jade est plus fréquent que les deux autres.
Les parties accidentelles sont le mica, le talc, la stéatite, la serpentine, l’amphibole hornblende, l’amphibole actinote, les grenats, les pyrites, qui s’y trouvent plus ou moins souvent en cristaux ou parties disséminées ; le calcaire spathique qui s’y rencontre en veinules, et le quartz qui y forme quelquefois des géodes tapissées intérieurement de cristaux.
La structure est grenue, tantôt à grains fins, tantôt à très gros grains, mais presque toujours très irrégulière. Les cristaux de diallage ont quelquefois plus d’un demi-pied de longueur.
L’euphotide a une ténacité remarquable, surtout quand il renferme beaucoup de jade.
Sa cassure est raboteuse, sa dureté inégale ; mais il est susceptible d’un beau poli…./…Le diallage est d’un beau vert (verde di corsica)…/…
Euphotide Jadien : Jade et diallage verte ou grise, quelquefois avec du feldspath. (Ex : du Musinet, près Turin, à diallage verte ; des environs de Gênes, à diallage grise et à très grosses parties ; de Corse (Verde di Corsica). »
Dictionnaire d’histoire naturelle appliquée aux arts, à l’agriculture, à l’économie rurale et domestique, à la médecine, etc. Société de Naturalistes et d’agriculteurs. Page 383, Tome 29. Libr. Deterville, Paris 1819
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Photo: Collection école des mines
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« M. Haidinger fait voir dans ce mémoire que la substance nommée Smaragdite par H.B. de Saussure, Körniger Strahlstein par Werner, et Diallage verte par M. Haüy, n’est pas une espèce propre, mais un assemblage de variétés d’Amphibole et de Pyroxène de couleur vert-pré et gris verdâtre. Les caractères les plus tranchés du Smaragdite sont la couleur vert-pré, la texture feuilletée avec l’éclat nacré, qui ne dérivent pas de la divisibilité, mais de l’assemblage (joints surnuméraires de Haüy).
On trouve le Smaragdite particulièrement comme partie composante de l’Euphotide (Gabbro de M. de Buch) avec la Saussurite ou Jade, et une substance réunie par Werner, Haüy et d’autres minéralogistes avec le feldspath, quoiqu’elle forme une espèce propre. Les autres minéraux qui accompagnent le Smaragdite dans l’Euphotide sont le grenat, le talc et le disthène. Le beau Verde di Corsica duro est composé de Saussurite et de smaragdite, qui, ici, n’est presque que de l’Amphibole. »
Sur le Smaragdite, par M. HAIDINGER ; (Gilbert, Ann.der Physik. 1823, in-12, p 367,etc.)
Dans « Bulletin des sciences naturelles et de géologie », V4. Par G. Delafosse, A. Brongniart, A.G. Desmarest, etc. 1825
